Voyage sur les traces du baron Béranger de Bonaguil, constructeur singulier de cette forteresse anachronique, superbe et inutile.
Parcours lumière en collaboration avec l’agence toulousaine Quartiers Lumières sur le sentier du château de Bonaguil (82).
Impossible pour qui n’a pas vu le château fort de Bonaguil, d’imaginer la parfaite image romantique qu’il représente, le rêve qu’il fait naître instantanément, dans un cadre unique de forêts. Il n’y a aucun mérite à l’aimer, on l’aime d’emblée quand on le découvre.
Un château tout droit sorti d’un conte de fées, éclatant dans sa majesté et son mystère : sept ponts-levis, un chemin intérieur en forme de labyrinthe, une progression rendue interminable par un grand nombre de faux passages et des dizaines de portes verrouillées par des barres multiples, un puits profond de quarante-huit mètres taillé dans le roc, une grotte élargie sous le donjon…
Pourquoi tout à coup ce feu d’artifice architectural dans cette petite vallée, loin des grands passages, des grands problèmes économiques, politiques ou religieux ? Il n’y eu jamais de sang sur ce château, ni de sombres histoires. Pas de guerres, pas d’affrontements, rien que les obsessions de son constructeur. Bonaguil un château qui attend son histoire…
Ce château fut pour son constructeur le diamant que l’on jette dans la rivière, un temple au cœur d’une forêt, un château hautain et inutile, dans toute son extravagance poétique. L’âme de Béranger de Bonaguil semble l’habiter encore dans son quichottisme d’une délirante sagesse.
Texte d’après le livre de Fernande Coste – Bonaguil ou le château fou (1976)
Photos Lionel Bessières (2021)